Et nous voilà partis, tous les deux, déterminés et prudents. Nous décidons donc de rejoindre les Baléares par le chemin des écoliers en allant de marinas en marinas, par des étapes d’environ 40 milles nautiques chaque jour.
Et pourquoi pas des mouillages, qui sont gratuits, dans des criques de rêve dont cette côte regorge ? Bonne question et réponse simple : dans un premier temps, notre problème est d’améliorer notre maniement du Marjan IV dans les ports car quant on fait 20 tonnes et qu’on a une prise au vent, un fardage disent les marins, importante, cela peut se passer très mal et très vite. Le mouillage pose d’autres difficultés mais moindres à notre sens et nous en ferons un à Ibiza (cf. prochaine étape). Sérions les problèmes.
Ce périple nous frustre grandement car compte tenu du calendrier imposé qui est de retrouver les enfants en Grèce à partir du 29 juillet, nous ne devons pas trop trainer. Donc pas question de se poser longuement et de visiter. C’est dommage mais c’est ainsi. Nous aurons des occasions de nous rattraper.
C’est ainsi que nous allons d’abord à la marina del Este, près d’Almunecar, station balnéaire charmante et parcourue dans tous les sens et à toute vitesse par des scooters des mers qui nous donnerons quelques frayeurs, puis à Adra dont nous conserverons le souvenir des restaurants entourant le port, puis à San José dont le capitaine du port nous a accueilli en français (l’endroit devient tout de suite plus sympathique et plus beau), puis à Garrucha où nous eûmes un problème de dérive hydraulique que nous vous raconterons ultérieurement (cf. de Carthagène à Palma : au passage, vous admirerez le teasing) pour arriver enfin à Carthagène.
Nous nous imposons ainsi les corvées quotidiennes de départ et d’arrivée dans un port : ranger les amarres et les défenses, monter la grande voile et, s’il y a suffisamment de vent, mettre le génois, puis à l’arrivée recommencer dans l’autre sens, rouler le génois, affaler la grande voile, installer les défenses et préparer les amarres. Cela maintient en forme, nous pouvons vous l’assurer.
Ce périple nous a permis d’admirer la côte espagnole et son urbanisation ainsi que de comprendre comment sont cultivées les tomates que nous mangeons en France.
Nos tomates … qui, au demeurant, sont meilleures ici !
Mes hallucinations stomacales m’ont fait croire un instant qu’il s’agissait d’une montagne de chocolat avec un coeur de chantilly. Et bien non …
Ceci n’est pas une hallucination mais bien un immeuble en construction. Peut-être le repaire du méchant dans James Bond.
Et nous arrivons à Carthagène le 30 juin. Un rêve de Vauban : une baie fermée, bien protégée par ses fortins de chaque côté de la passe.
Mais les Carthaginois, qui ont fondé la ville, ne sont pas responsables de tout ce qu’elle est devenue :
Ville au demeurant très sympathique. Nous y avons passé deux jours, suffisamment pour constater que les Carthagènois d’aujourd’hui y faisaient beaucoup la fête.
Deux jours avant de repartir, le 2 juillet, en direction de Palma de Majorque en passant par un mouillage dans une crique de l’ile d’Ibiza.
Nous vous raconterons cela dans le prochain épisode.
En route pour de nouvelles aventures. Mais à notre âge, est-ce bien raisonnable ? Non évidemment mais ils osent tout, c’est même à cela qu’on les reconnait.
A bientôt.