D’IZMIR A ISTANBUL – 12 juin 2024 – 3 septembre 2024

Nos amis F. et B. repartis dès le 12 juin au matin, nous avons eu quelques jours pour nous promener un peu en attendant le 17 juin, date à laquelle nous attendions d’autres amis, V. et B., venus passer une dizaine de jours avec nous.

La ville d’Izmir, cité portuaire et commerçante, ne présente pas beaucoup d’attraits. C’est une ville moderne qui s’est développée dans le cul de sac que constitue le fond de la baie.

Et la brume qui s’étend sur la ville témoigne de sa pollution.

Avec de gros bateaux qui s’y rendent ou en reviennent, ce qui exige d’être attentif.

La baie d’Izmir est, chaque jour, le lieu d’une scène amusante dont nous avons été témoins. Nous étions intrigués par le manège de plusieurs dizaines de petits bateaux de pêche qui, devant la marina et le port des ferries, passaient, avec toute la vitesse que leur permettent leurs moteurs dans un sens, puis, plusieurs heures plus tard dans l’autre. Dans un premier temps, nous avons imaginé qu’il s’agissait d’une sorte de course nautique, de régate mais avec des bateaux de pêche à moteur, cela n’avait aucun sens.

Nous nous sommes donc renseignés et voici l’explication, assez stupéfiante, qui nous a été donnée : il existe à l’ouest du port des ferries et de la marina une zone très poissonneuse qui attire évidemment, nombre de pêcheurs. Le problème est que cette zone est interdite à la pêche mais cela ne suffit pas à arrêter les pêcheurs qui s’y rendent nombreux en surveillant l’arrivée des garde-côtes. Dès que ces derniers sont signalés, les pêcheurs quittent la zone aussi vite que possible pour ne pas être pris en flagrant délit. D’où ces allées et venues groupées des bateaux de pêche qui, évidemment, retournent dans la zone interdite dès le départ des garde-côtes.

On raconte, mais cela n’est pas confirmé, que, sans doute pour calmer les ardeurs des garde-côtes, les pêcheurs qui se connaissent tous désignent parmi eux et à tour de rôle, une victime sacrificielle chargée de se faire interpeller et verbaliser. Le montant de l’amende est alors réparti entre tous les pêcheurs.

Ceci nous a été raconté par un navigateur américain qui vit en Turquie sur son voilier depuis plus de 10 ans et s’apprêtait à partir vers le sud pour aller s’installer à Chypre. Cet homme est professeur d’anglais et vit des cours qu’il dispense sur internet. Auparavant, il vivait au Japon.

Izmir conserve encore un bazar très ancien comprenant notamment un ancien caravansérail réaffecté aux commerces en tous genres. Ces bazars, que l’on retrouve un peu partout dans les villes turques, sont sur le plan de l’urbanisme et de l’architecture, des constructions faites de bric et de broc, qui se sont ajoutées à d’autres constructions elles-mêmes déjà ajoutées à d’autres, avec des fils électriques qui pendent dans tous les sens, des canalisations qui se perdent dans des murs incertains … Etonnants sont alors l’intérêt et l’admiration du touriste occidental moyen qui, chez lui, qualifierait l’endroit d’ilot insalubre et en exigerait la démolition immédiate.

Et puis, il y a l’agora, assez mal mis en valeur mais qui rappelle que les grecs et les romains avaient déjà compris l’intérêt d’implanter une ville dans le fond de cette baie.

On y voit encore dans le sous-sol du temple les couloirs de circulation et le réseau d’eau permettant, à partir d’une source et à l’aide de canalisations, de distribuer l’eau dans les maisons alentour.

Les quelques jours passés avec nos amis V. et B. nous ont permis d’aller voir certaines iles de la baie d’Izmir, notamment Urla

Les curieuses superstructures que vous voyez sur cette île ne sont en rien grecques, romaines ou même ottomanes. Il s’agit simplement de toboggans destinés à des enfants dans le cadre d’un aménagement de la plage avec restaurant, … mais le projet a été abandonné et tout est en ruine. Subsistent, pour combien de temps ?, ces toboggans, symboles d’une société de loisirs qui a ici sombré. Mais l’endroit reste sympathique et surtout, bien abrité des vents et de la houle du nord, ce qui pour un mouillage est essentiel.

Et Balikliova, plage également bien abritée et très fréquentée par des familles de campeurs.

qui retrouvent ainsi la société des loisirs mais sans les toboggans.

Et, après avoir laissé nos amis à Izmir prendre leur avion pour retrouver leur contrée froide et humide (quoique en cette saison…), il était temps pour nous de continuer notre voyage en direction d’Istanbul avec comme premier étape le détroit des Dardanelles en espérant être ainsi escortés.

Le 3 juillet, avec Martine, nous quittons donc Izmir pour Karaburun, au nord-ouest, par un vent arrière assez fort qui nous a permis de bien avancer à la voile. Le voyage était d’ailleurs placé sous le signe d’Eole puisque nous avons croisé un cargo qui transportait d’énormes pales d’éoliennes. Martine voulait le couler ; heureusement, j’ai pu l’en empêcher.

La baie de Karaburun est jolie et bien protégée des vents du nord, c’est à dire du fameux meltem, ce qui est essentiel. On y voit de très beaux couchers de soleil.

et aussi des nuages un peu inquiétants.

Puis ce fut la direction du nord pour rejoindre le détroit des Dardanelles.

Etape pour la nuit à Denizkoy, heureusement bien protégée car, derrière les massifs rocheux, le vent souffle fort et la mer est houleuse.

Pour autant, dans la nuit, le vent ne nous a pas épargnés, provoquant le glissement de l’ancre et nous obligeant à la relever alors que nous la trainions, à repartir vers le large pour revenir nous ancrer pour le reste de la nuit dans un endroit plus stable et avec plus de chaine.

Puis ce fut, le7 juillet, l’île de Ciplak Bay, à peu près déserte et complètement pelée :

mais bien protégée et sécurisante.

Enfin, dernière étape avant de prendre plein nord pour atteindre Bozcaada et le détroit des Dardanelles, un endroit nommé A.Hiyarlik où nous passons la nuit, non sans avoir dû changer de place du fait d’un nouveau glissement de notre ancre dans l’après-midi lors d’un coup de vent, il est vrai assez brutal. L’une des particularités du régime des vents dans cette région est la rapidité, 2 à 3 minutes, avec laquelle le vent passe de 3 à 25-30 noeuds. Evidemment, si l’ancre n’est pas solidement accrochée, le bateau part en glissade.

Et ce fut, la remontée pénible plein nord vers Bozcaada (30 milles) avec un vent de plus de 20 noeuds dans le nez et des rafales à 30. Episode amusant cependant, alors que nous tournions à droite à la pointe de Babakale pour remonter vers Bozcaada, nous nous sommes trouvés pendant une vingtaine de minutes à naviguer à 70° du vent avec seulement un ris dans la grand-voile. Résultat : 8 noeuds de vitesse. Malheureusement, cela n’a pas duré et il a fallu rapidement se résoudre à mettre le moteur pour atteindre Bozcaada dans un temps acceptable le 9 juillet.

L’île de Bozcaada, située à une dizaine de milles de l’entrée du détroit des Dardanelles, au sud-ouest, est réputée pour son caractère touristique, c’est à dire ses boutiques de souvenirs et ses restaurants le long du port, ainsi que ses vignobles.

Avec un joli fort.

Et aussi d’anciennes éoliennes :

Et ce fut ensuite le fameux détroit des Dardanelles, siège de batailles abominables pour son contrôle pendant la 1ère guerre mondiale.

En témoignent de nombreux monuments dédiés aux nombreux morts de ces batailles, notamment le monument turc :

La mondialisation salue ici les victimes des guerres nationalistes :

La remontée du détroit jusqu’à Canakkale (Tcha…) ne pose guère de problèmes de navigation sinon qu’il peut y avoir des courants assez forts dont il est préférable de tenir compte. Ce qu’en bon adepte de la ligne droite comme trajet le plus court, j’ai tenté d’ignorer. Le résultat fut qu’à un certain moment, non loin de Canakkale, nous nous mîmes à reculer. Evidemment, dans un premier temps, j’ai mis cela sur le compte d’une défaillance de l’électronique de bord avant de devoir me résoudre à imputer cette situation à l’incompétence du capitaine … Et pourtant, pour l’avoir lu et entendu, il le savait qu’il fallait suivre la côte sud au plus près !

Canakkale, atteinte le 12 juillet, est une ville très sympathique, évidemment très marquée sur le plan historique, par sa proximité avec Troie :

L’intérieur ne se visite pas.

L’arrivée est marquée par la présence sur la côte européenne d’un fort chargé de protéger la ville.

Et aussi, par la présence sur la même côte et à proximité du fort d’un rappel des morts de la 1ère guerre mondiale : “Arrête-toi, voyageur”.

Notre séjour dans la marina de Canakkale (Tcha… on vous dit) fut l’occasion d’une rencontre sympathique avec un canadien originaire de l’Alberta mais francophone, avocat retraité (cela crée des liens), bel homme selon Martine (cela crée d’autres liens). Etonnant personnage qui navigue seul, après avoir acheté il y a un peu plus d’un an un voilier Moody 46 à Gibraltar, sans avoir jamais navigué auparavant. Passionné d’histoire antique, il parcourt la Méditerranée depuis 15 mois environ. Le partage des expériences de navigation fut très intéressant, notamment en ce qu’il nous a permis d’améliorer notre technique de mouillage par application quasi systématique de la norme Kasper (c’est son nom) : 35 mètres de chaine au minimum et on a la paix.

Evidemment, nous ne pouvions pas ne pas aller visiter Troie. Nous laisserons à d’autres le soin de dire si, oui ou non, la prise de la ville de Troie avec son cheval, ses héros : Achille, Hélène (qui, à ce que l’on raconte, était particulièrement bien gaulée), Cassandre (dépourvue de toute force de conviction), Laocoon (qui se méfie des grecs), sont un fait historique ou une légende. Pour ce qui est de la réalité, nous avons pu voir des tas de pierre révélant de très anciennes constructions.

Mon incompétence notoire en matière d’archéologie ne m’a pas empêché de faire remarquer que la plage sur laquelle les Grecs auraient laissé leur cheval de bois, me paraissait un peu lointaine :

Il m’a été répondu qu’il fallait tenir compte des bouleversements géologiques, tremblements de terre, effondrements et autres, qui avaient affecté la côte depuis ce temps … Soit.

Et pour finir, la visite du musée, très intéressant notamment par son architecture un peu décalée :

Et il était temps pour nous de repartir vers la mer de Marmara en faisant très attention à baisser la tête en passant sous le pont reliant l’Europe à l’Asie :

Après une nuit passée à l’ancre à Cardak, sur la côte asiatique, nous sommes repartis pour Sarkoy, petit port de pêche où nous avons été accueillis le 17 juillet par Mustafa, personnage également étonnant, navigateur à la voile frustré car cantonné dans un petit port de pêche de la mer de Marmara, qui était content de nous narrer ses navigations, photos à l’appui. Grâce à son aide, nous avons pu trouver une place dans son port où nous avons passé deux jours très agréables.

Avec ses maisons de pêcheurs toujours occupées.

Après une nuit passée à Tekirdag, mouillage sans aucun intérêt, nous avons poursuivi notre route vers Istanbul en nous arrêtant, le 20 juillet, à Silivri après avoir salué notre escorte (presque) habituelle :

Il y a un appartement que je n’aimerais pas occuper …

Et ce fut, le 21 juillet, l’arrivée à Istanbul pour y attendre nos enfants début août, Dans un premier temps, nous avons fait escale dans la West Marina, pour y faire réparer le climatiseur dont le fonctionnement nous manquait beaucoup, puis nous avons atteint notre destination dans la marina de Yalova, située sur la côte asiatique.

Les visites que nous avons faites de cette ville seuls ou avec nos enfants, nous ont confirmés que la réputation d’Istanbul n’est pas usurpée.

Questions photos, vous allez donc être servis.

Quelques milles avant West Marina, un rappel pour mémoire :

La ville d’Istanbul est gigantesque et s’étend sur 180 km si l’on en juge par sa plus longue ligne de métro ; elle compte plus de 17 millions d’habitants et mélangent quartiers anciens et très modernes. Dans sa partie ancienne, la ville d’Istanbul est magnifique (muhteshem en turc).

Avec des endroits très agréables évidemment recommandés par le Routard (concours : celui/celle qui arrivera à nommer l’endroit représenté par ces photos, gagnera une croisière sur le Marjan IV à Terre-Neuve et Saint-Pierre et Miquelon).

et un nombre impressionnant de visiteurs mais heureusement la police veille.

Les mauvaises langues diraient que l’on peut juger du caractère autoritaire d’un Etat au budget de sa police. Plus simplement, la police confisque les véhicules des délinquants qu’elle arrête et les garde pour elle. Mais une Bentley comme véhicule de police, cela n’est pas courant.

Le métro est très moderne et certaines stations sont décorées, comme ici la station de Yenicape (en fait Yenicapi mais sans le point sur le i. En effet, on m’a expliqué que la langue turque connaissait deux i, l’un avec un point qui se prononce i et l’autre sans point qui se prononce e). Yenicapi est donc Yenicape. Vous suivez ?

Et on échappe pas à la nostalgie des grands voyages en train en voyant l’ancienne gare de l’Orient Express en cours de rénovation

Après avoir accueilli nos enfants en provenance de Montréal pour les uns et de Paris pour les autres et laissé notre bateau dans la marina de Yalova, nous avons donc entrepris de visiter cette ville magnifique. Les photos, qui sont souvent loupées, se passent de tous commentaires.

Sainte-Sophie est redevenue une mosquée après avoir été un musée. Le rez-de-chaussée est réservé à la prière des musulmans et la visite se fait par la galerie autrefois réservée aux femmes. Je laisse à d’autres le soin de décrire cet édifice et les émotions que sa visite procure. Sainte-Sophie ou maintenant Ayasofya, ne laisse pas indifférent.

La Mosquée Bleue est très belle, très simple, de nature à susciter des élans de mysticisme.

“Devant tant de beauté qui pantois nous laisse,
Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse” (Alfred de Vigny, j’espère, me pardonnera ce détournement).

Et nous n’avions pas encore vu Saint-Sauveur de Chora également transformée en mosquée.

Après avoir vu Sainte Sophie et la Mosquée Bleue, on manque de vocabulaire.

La visite d’Istanbul ne peut être complète sans le palais de Topkape (et non Topkapi cf. supra), où je me suis pris à rêver d’être Sultan (pour le harem évidemment mais pas seulement).

Pour replonger dans les délices de la société de consommation, il y a le Grand Bazar dans lequel on trouve un peu de tout, notamment des bijoux et des montres qui permettent de prétendre, à peu de frais, avoir réussi sa vie à 50 ans.

Les voutes que vous voyez là sont celles d’un restaurant situé à l’entrée du Grand Bazar, côté mosquée.

Bref, le Grand Bazar, c’est féérique.

Pour ma part, j’ai plus apprécié, à la sortie du Grand Bazar (en direction de l’ouest, vous prenez la 4ème allée à votre gauche à partir du magasin de montres, puis c’est tout droit et arrivé à un autre magasin de montres, vous demandez votre chemin) le marché aux livres.

A Istanbul, nul ne peut ignorer l’importance du détroit du Bosphore autour duquel la ville s’articule, source aussi bien de sa grandeur que de ses malheurs. Ce jour-là, tout était calme et nous avons pu nous nous promener sur le Bosphore à bord de ces vieux bateaux typiques d’Istanbul (j’avais imaginé, un instant, de faire cette promenade à bord de notre bateau mais j’y ai renoncé : la circulation des navires est très dense, il y a des courants assez forts, des zones interdites, des couloirs à respecter, des veilles radio à assurer sur des canaux différents selon la zone…).

La promenade vaut le détour, comme on dit ailleurs. Les rives du Bosphore sont occupées par des habitations, souvent luxueuses, mais aussi par des palais, anciens ou récents (l’un d’eux a accueilli notre impératrice Eugénie pendant plusieurs mois), des mosquées …

Topkape vu du Bosphore.

Sainte-Sophie vue du détroit.

La résidence de notre bonne Eugénie :

Et la relation succincte de nos pérégrinations familiales ne serait pas complète si nous en omettions les Îles aux Princes.

Ces Îles, situées à une dizaine de milles au sud-est d’Istanbul sont au nombre de 8. Elles tiennent leur nom de ce que, jadis, elles furent un lieu de villégiature pour des princes ottomans. Certaines, comme Yassi Ada, sont occupées par des autorités turques et nous n’avons pas essayé d’y aborder. D’autres, comme Sivri Ada, ont un accès possible mais qui peut être dangereux en cas de vent et de houle d’est, ce qui est souvent le cas.

Avec Martine, en attendant l’arrivée de nos enfants, nous avons testé Cam Limane, ce qui m’a valu une nuit quasiment blanche. J’y ai compté jusqu’à 100 bateaux dans la journée et plus de 50 sont restés pour passer la nuit. Nous étions donc très serrés au mouillage en cette fin de semaine. Heureusement, le vent était faible mais avec de temps à autre un coup de vent, ce qui a valu à l’un de nos voisins, dont l’ancre était mal accrochée, de déraper et d’aller sans dégats, heurter le bateau qui était à côté. Voyant cela, j’ai décidé de rester sur le pont et de veiller. J’ai profité de la mésaventure de notre voisin, obligé d’aller s’installer ailleurs, pour lâcher 20 m de chaine (cf. supra : norme Kasper). Nous sommes retournés dans la même baie avec les enfants et, comme c’était en semaine, il y avait beaucoup moins de bateaux, ce qui m’a permis de sécuriser le mouillage. La nuit fut donc excellente.

L’île de Yassia Ada :

Cam limane sur l’île de Heybeliada :

5 heures du mat’, j’ai des frissons :

Puis, au sud-ouest de l’île voisine de Burgazadazi, nous avons découvert un restaurant très agréable en bordure de mer, accroché à la colline avec pour y accéder, des bouées qui assurent la sécurité des bateaux au mouillage. Plus besoin de chaine. La première fois où nous sommes allés dans cet endroit, nous avons eu droit au survol de centaines de cigognes. Très impressionnant.

Il faut ici que nous racontions la petite histoire qui nous est arrivée. Comme nous l’avons dit, le mouillage ici se fait sur des bouées. Et l’accès à la petite plage et au restaurant se fait soit avec son propre canot, soit avec un canot que le restaurateur vous envoie et qui vient vous chercher dans votre bateau. Etant 7 en comptant notre petit-fils, il était plus simple que nous fissions appel au canot du restaurateur. Et, pour faciliter l’embarquement et le débarquement au retour, j’avais mis à l’eau notre propre canot et l’avais accroché à un taquet côté babord. Au retour du restaurant et avant d’aller dormir au fond de nos cabines, j’avais décidé de laisser le canot dans l’eau, accroché de la sorte au bateau car le lendemain, nous n’avions qu’une heure à peine de navigation et nous l’aurions remorqué.

Mais, le lendemain, vers 7 heures, pris d’une soudaine inspiration m’ayant conduit à aller vérifier le canot, je constatais qu’il avait disparu. Son bout d’amarrage était toujours sur le taquet mais il était coupé. Evidemment, “on” nous avait volé le canot et son moteur qui était dessus. Après que nous eussions appliqué à “on” tous les noms d’oiseaux, je remarquais cependant que le bout d’amarrage n’était pas coupé franchement mais plutôt par usure. Ce qui m’amenait alors à imaginer que le canot avait rompu son amarre par ragage et qu’il était parti à la dérive.

C’est alors que je remarquais à une centaine de mètres du bateau, dans les rochers, une tache claire intrigante et qui ressemblait fort, avec des jumelles, à la proue du canot. Nous sommes donc allés voir ce qu’il en était à la nage : il s’agissait bien de notre canot avec son moteur qui, parti à la dérive, nous avait fait la grâce de ne pas aller au large mais de revenir à terre. J’ai immédiatement présenté des excuses à “on” et vérifié qu’en effet, le bout d’amarrage placé sur le côté avait frotté sur le coin babord arrière du bateau, ce qui lui avait été fatal. Je ne recommencerai plus, c’est promis.

Et c’est ainsi, que, le 16 août, après le départ de nos enfants, nous rentrions à Yalova par 15 noeuds de vent au travers et 8 noeuds de vitesse, petite consolation.

Depuis le 16 août, nous préparons la mise au sec du bateau le 31 du mois et notre prochain retour à Luc sur mer le 3 septembre. Il faut nettoyer le bateau, à l’intérieur comme à l’extérieur, sachant que les mouettes et les cormorans prennent un malin plaisir à le salir ; il faut faire le tri des affaires et préparer les bagages. Bref, nous avons un peu d’occupation.

Sur les conseils de Patrick, un français qui vit en Turquie depuis 1988 et a son bateau à Yalova, cet emploi du temps ne nous a pas empêché d’aller passer quelques heures à Termal, à une quinzaine de kilomètres de Yalova, et qui, comme son nom l’indique, est une station thermale très ancienne puisque les romains la fréquentaient déjà.

Dépaysement assuré.

Il me reste à mettre quelques photos du bateau sur son ber où il nous attendra jusqu’au 29 mars 2025, date prévue pour sa remise à l’eau.

Et ensuite, “les Garreau autour du monde” saison 3 pour de nouvelles aventures, probablement en direction de Gibraltar et après, peut-être, remontée vers l’Angleterre … Nous aimons bien la chaleur mais là depuis 5 mois, c’est trop.

A bientôt.

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